Observaciones y reflexiones de la curadora
Octubre 2024
Los caballos del Institut du ressenti están en libertad día y noche en un terreno de 20 acres, del que no se apartan. Siguen un itinerario regular cada día, que les lleva a atravesar un bosque, bajar hasta un río y regresar después al prado, donde se les da heno cuando la hierba deja de crecer. Tienen un establo (que prácticamente no usan), en el que no hay boxes. No se les monta y se les deja ser caballos, explica Julie Olivier, la directora del instituto. Cuando están con humanos, se acercan y eligen voluntariamente acompañar a las personas que llegan hasta allí para emprender un camino de transformación.
Es lo que nos propone Julie para experimentar el “lenguaje de los sentidos”, el enfoque con el que el instituto aborda la intervención. “No tiene sentido que sólo lo hablemos, sería como describirles un pedazo de torta sin que la puedan probar.” Nos invita a hacer el ejercicio de la silla, que consiste en sentarse en una silla situada en el centro de un corral circular para caballos (con la puerta abierta) y quedarse quietos, respirar y estar en el “aquí y ahora” durante nueve minutos. Florencia se instala, la experiencia comienza y, entretanto, Julie y yo nos sentamos a varios metros de ella y “observamos” lo que sucede con los ojos cerrados. Nuestra tarea es conectar con Florencia y sentir lo que está atravesando. Cuando se acaba el tiempo, Julie va a buscar a Florencia. Los caballos la esperaban a la entrada del corral. Caminan junto a ella y se quedan alrededor mientras revisamos juntas lo que acaba de ocurrir. Hablamos de colores, sensaciones, emociones, tensiones corporales y toma de conciencia. La mera presencia del caballo parece actuar como catalizador de procesos interiores a través de los cuales el ser humano profundiza su relación consigo mismo.
No hay palabras para describir la experiencia. Precisamente de eso se trata: de experimentar una forma de inteligencia que trasciende el lenguaje verbal; Una, en la que la escucha de otras áreas del ser y la conexión con uno mismo, entran en resonancia con la naturaleza del animal.
Observations et réflexions de la commissaire
October 2024
Les chevaux de l’Institut du ressenti sont en liberté jour et nuit sur un terrain de 20 hectares dont ils ne s’éloignent pas. Ils suivent chaque jour un itinéraire régulier qui les conduit à travers une forêt, jusqu’à une rivière, puis au pré, où on leur donne du foin quand l’herbe ne pousse plus. Ils disposent d’une écurie (qu’ils n’utilisent pratiquement pas), dans laquelle il n’y a pas de boxes. Ils ne sont pas montés et on les laisse être des chevaux, explique Julie Olivier, directrice de l’institut. Lorsqu’ils sont avec des humains, ils s’approchent et choisissent volontairement d’accompagner les personnes qui y sont venues pour s’engager sur un chemin de transformation.
C’est ce que nous propose Julie pour expérimenter le « langage du ressenti », l’approche d’intervention de l’institut. « Il ne sert à rien d’en parler, ce serait comme vous décrire un gâteau sans que vous puissiez le goûter ». Elle nous invite à faire l’exercice de la chaise, qui consiste à s’asseoir sur une chaise placée au centre d’un enclos circulaire pour chevaux (avec la porte ouverte) et à rester tranquille, à respirer et à être dans « l’ici et maintenant » pendant neuf minutes. Florencia s’installe, l’expérience commence et pendant ce temps, Julie et moi sommes assises à quelques mètres d’elle pour « observer » ce qui se passe les yeux fermés. Notre tâche est de nous connecter à Florence et de ressentir ce qu’elle vit. Lorsque le temps est écoulé, Julie part à la recherche de Florencia. Les chevaux sont là à l’entrée du corral et l’attendent. Ils marchent à côté d’elle et restent autour d’elle pendant que nous revoyons ensemble ce qui est arrivé. Nous parlons de couleurs, de sensations, d’émotions, de tensions corporelles et de prise de conscience. La simple présence du cheval semble agir comme un catalyseur de processus intérieurs par lesquels l’être humain approfondit sa relation avec soi.
Les mots manquent pour décrire l’expérience. Et c’est précisément de cela qu’il s’agit : faire l’expérience d’une forme d’intelligence qui transcende le langage verbal. Une intelligence où l’écoute des autres zones de l’être et la connexion à soi-même trouvent une résonance dans la nature de l’animal.