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COURANTS SOCIAUX

En tant que géocréatures

18 janvier – 23 mars 2024

Artistes

Cécile Beau, Patrick Coutu, Stefan Herda, Boris Labbé, François Quévillon, Jen Southern, Yesenia Thibault-Picazo

 

Commissaire

Sylvie Parent

Survol

L’exposition En tant que géocréatures réunit des projets artistiques qui évoquent, actualisent et réinventent les liens qui existent entre le minéral et le vivant. Les œuvres présentées invitent à adopter une perspective géologique sur la matière vivante et à considérer l’impact de la vie sur notre planète.

Comme nous l’apprennent les sciences de la Terre, les processus géologiques ont fourni les matières et les reliefs favorables à l’émergence de la vie. De son côté, le vivant a contribué à façonner la croûte terrestre au moyen de la sédimentation de matière organique, de la fossilisation et de la bioérosion, par exemple. Les transferts matériels du minéral au vivant, et inversement, ont donné lieu à une occupation partagée de l’espace naturel et à une coévolution. La biosphère ne peut se concevoir sans la géosphère et vice versa. 

Pour la philosophe Jane Bennett, nous sommes des « géocréatures », composées des mêmes éléments chimiques que notre planète et profondément engagées dans sa transformation. Nous sommes géologiques, de nos origines minérales lointaines aux restes de notre civilisation qui seront enfouis dans la roche. En interrogeant les liens entre le minéral et le vivant, nous prenons conscience de notre appartenance à la planète dans sa longue formation et percevons notre force géologique pour les temps à venir.

Artistes

Au travers de sculptures ou d’installations sonores et lumineuses, Cécile Beau construit une œuvre minimale et sensorielle qui se saisit de la nature comme objet d’étude et de contemplation. L’artiste fait intervenir végétaux et minéraux, qu’elle associe à des technologies lui permettant de suggérer des phénomènes physiques spécifiques. Diplômée de l’École Supérieure des Beaux-Arts de Tarbes en 2001 et de celle de Marseille en 2003, l’artiste vit et travaille à Paris. Elle a fait partie de la promotion 2006-2008 du Fresnoy, studio national des arts contemporains de Tourcoing. Lauréate 2011 du Prix Découverte des Amis du Palais de Tokyo, Cécile Beau cumule plusieurs expositions personnelles ainsi que collectives et a participé à de nombreuses résidences d’artiste en France et à l’étranger (Argentine, Allemagne, Belgique, Chine, Colombie, Inde, Pologne, Suisse, Tchéquie).

L’œuvre sculpturale de Patrick Coutu est à la fois bidimensionnelle et tridimensionnelle. Elle questionne les processus à l’origine des structures naturelles et s’inspire des recherches visant à comprendre ces processus. Ces dernières années, l’artiste s’est notamment concentré sur les modèles mathématiques, cherchant à expliquer le développement des structures naturelles en traduisant les modèles en forme physique. Ses œuvres se retrouvent dans plusieurs collections privées, institutionnelles et muséales, dont le Musée des beaux-arts du Canada, le Musée d’art contemporain de Montréal et le Musée national des beaux-arts du Québec. Au printemps 2016, il a dévoilé une œuvre permanente, Le jardin du sculpteur, sur la terrasse Parizeau de la nouvelle aile Pierre Lassonde du Musée national des beaux-arts du Québec. En 2019, le Musée de Joliette présentait une exposition personnelle de ses oeuvres intitulée L’attraction du paysage. L’artiste est représenté par la galerie Blouin Division à Montréal.

Stefan Herda examine nos relations avec le monde naturel au moyen du dessin, de la sculpture et de la vidéo. Inspirée par les sciences de la Terre, sa recherche basée sur les matériaux et les processus associe des éléments disparates : l’authenticité, la façade, le naturel et le manufacturé. Stefan Herda a complété ses études de baccalauréat à l’Université de Guelph en 2010 et une maîtrise en architecture du paysage à l’Université de Toronto en 2022. Son travail a fait l’objet d’expositions à l’échelle nationale et a été présenté dans CBC Arts et Daily VICE. Ces dernières années, il a exposé à Patel Brown Galleries et a participé à Cultivars (Possible Worlds) à InterAccess à Toronto. Originaire de Scarborough, en Ontario, Stefan vit et travaille actuellement à Brooklyn, dans l’État de New York.

Boris Labbé est illustrateur et réalisateur de films d’animation. Son oeuvre se décline principalement sous forme de courts-métrages, de concerts audiovisuels et d’installations vidéo. Le travail de Boris Labbé forme un cinéma des multiplicités. La boucle, la répétition, la représentation, les collages, les patterns, les métamorphoses, le mouvement perpétuel, ainsi que les références constantes à l’histoire de l’art, à la littérature et à la philosophie, sont devenus des éléments incontournables de son langage audiovisuel. Ses travaux ont été montrés lors d’expositions d’art contemporain en France et à l’étranger (Japon, États Unis, Canada, Espagne, Croatie), projetés dans plus de 300 festivals de cinéma internationaux (dont Cannes, Clermont-Ferrand, Annecy, Ottawa, Toronto, Hiroshima…), diffusés à la télévision et joués lors de concerts audiovisuels. Ses films et installations vidéo lui ont valu une cinquantaine de prix et distinctions de par le monde, dont entres autres, le Golden Nica Animation au Festival Ars Electronica de Linz et le grand Prix du Japan Media Arts Festival de Tokyo.

La pratique interdisciplinaire de François Quévillon examine les interactions de problématiques environnementales, d’enjeux de société et des développements technologiques. Ses dispositifs explorent les phénomènes du monde et de la perception par la mise en œuvre de processus sensibles aux conditions variables de l’environnement et à l’interférence humaine. Fréquemment développées lors de résidences et de travail de terrain qui se déploient dans la durée, ses réalisations sont présentées depuis plus de vingt ans dans le cadre d’expositions et d’événements internationaux. Parmi eux : Connecting the Dots (Mexico), New Frontier au festival de Sundance (Park City), Sous Observation au Knockdown Center (New York), International Symposium on Electronic Art (Gwangju, Dubaï et Albuquerque), Open Media Art Fair (Séoul), Flora et İnsan Eli Değmiş chez Kalyon Kültür (Istanbul), .dreams au Theatre of Digital Art (Dubaï), Festival Internacional de Linguagem Eletrônica (São Paulo), Mirage Festival (Lyon), Mois Multi (Québec), Espace [IM] Média (Sherbrooke), FIFA, MUTEK, NeurIPS, RIDM, Elektra et BIAN (Montréal).

Jen Southern est artiste, maître de conférences en beaux-arts et nouveaux médias, et codirectrice du Centre for Mobilities Research de l’Université de Lancaster. Avec une éthique d’auteur partagé, elle collabore avec des artistes, des technologues et des membres du public pour produire des installations en direct qui combinent l’expérience matérielle et numérique. Son travail, de nature hybride entre la pratique artistique et la recherche sur les mobilités, a été exposé internationalement depuis plus de 25 ans, notamment en Australie, au Canada, en Europe, au Japon, au Mexique, en Nouvelle-Zélande et aux États-Unis. Elle a commissarié des expositions pour les conférences Global Mobility Futures (2013), Mobile Utopia : Pasts, Presents, Futures (2018) et Mobilities, Aesthetics and Ethics (2023). Elle travaille avec Rebecca Birch et Sarah Casey au sein du collectif d’artistes Rocky Climates.

Yesenia Thibault-Picazo est une designer interdisciplinaire et une artiste sonore qui explore le potentiel narratif des matériaux. Sa pratique fait le pont entre la recherche et l’industrie du design à travers des projets à long terme et des collaborations avec des experts dans le domaine de l’art, de l’artisanat, ainsi que des sciences naturelles et sociales. En 2012, elle a lancé le projet de recherche « Craft in the Anthropocene » : une enquête matérielle qui prévoit l’avenir de la géologie, explore des récits spéculatifs et interroge l’évolution de notre relation avec la nature. Yesenia est titulaire d’une maîtrise en Material Futures de Central Saint Martins (Londres, 2013) et a reçu une formation en design textile chez Duperré (Paris, 2011). Depuis, son travail est présenté dans des institutions internationales telles que le V&A, le London Design Museum, le MAK Vienna, Les Abattoirs-FRAC Midi-Pyrénées et le Deutsches Museum.

Commissaire

Sylvie Parent est commissaire indépendante et critique d’art. Elle est impliquée dans le milieu des arts visuels et numériques depuis plus de 30 ans, aussi bien au Québec qu’à l’étranger. Ses expositions ont été présentées au Canada, aux États-Unis, en Italie, au Brésil, en Chine et à Taiwan. De 2009 à 2014, elle a assuré la direction artistique de Molior, un organisme de diffusion d’expositions sur la scène internationale. Dans le domaine de l’édition, Sylvie Parent a oeuvré comme rédactrice de magazines tels que HorizonZéro (2003-2005) produit par le Banff New Media Institute et le Magazine du CIAC (1997-2000). Elle a contribué à plusieurs revues spécialisées (Parachute, Ciel variable, Espace art actuel, etc.). Elle est également l’auteure de nombreux essais pour des catalogues d’exposition. Sylvie Parent est récipiendaire du prix Joan-Lowndes (2017) attribué par le Conseil des arts du Canada à un critique ou conservateur d’art indépendant en reconnaissance de la qualité exceptionnelle de son travail.

Documentation