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Camila Vásquez –

Observaciones y reflexiones de la curadora

Octubre 2024

La estada de Florencia en la región de Estrie continúa y la siguiente visita es a La Fermitage, un centro de chamanismo transcultural facilitado por caballos. Peggie Gosselin, una de las propietarias y fundadoras del centro, nos recibe una tarde del “verano indígena” (una de las últimas, pensamos las tres), rodeada de animales de la granja: gallinas, caballos, obviamente, y, curiosamente, una llama. El tiempo se estira e inmersas en un ambiente plácido, pasamos la tarde al sol, en medio de la naturaleza y de los animales, descubriendo lo que nos ha traído hasta ahí, conversando e intercambiando algo más que conocimientos intelectuales y saberes.

En un diálogo fluido, entremezclado de silencios y de momentos de contemplación, Peggie nos presenta los principios fundamentales de su práctica. La Fermitage, basada en un enfoque experiencial, utiliza técnicas ancestrales del chamanismo transcultural y de la sabiduría de los caballos para fomentar el conocimiento directo a partir de la intuición y la conexión. Los parecidos con la práctica artística son evidentes. Florencia nos habla a su vez de sus metodologías de trabajo, de esa propensión a sentirse atraída por lo desconocido y a atreverse a avanzar a ciegas por una convicción que no es de orden mental, sino que viene de otro lugar. Una escucha de sí misma que le permite confiar en el proceso y desarrollar un lenguaje plástico o visual que revela aquello que, de otro modo, costaría nombrar.

Durante todo el tiempo que estamos ahí, la presencia de los animales es, sin duda, todo menos neutra. Parece que saben exactamente cómo, cuándo y a quién acercarse. Florencia conecta con ellos desde su llegada. Con Sweet, una yegua que, tras haber sido yegua de carreras, aún guarda secuelas de su vida previa. Con la llama, que según Peggie se cree caballo, y con un caballo ciego que, en cuanto tuvo la ocasión, se acercó a Florencia. “Es él quien facilita”, nos explica Peggie, cuyo papel es el de generar las condiciones para que el caballo y la persona puedan entablar lazos, en un espacio de consentimiento mutuo, seguridad y libertad.

Cuesta partir, darían ganas de detener el tiempo y prolongar ese momento. Sin embargo, la riqueza de ese encuentro nos deja agradecidas por lo compartido, curiosas y con ganas de explorar las posibilidades que se abren.

Observations et réflexions de la commissaire

Octobre 2024

Le séjour de Florencia en Estrie se poursuit avec la visite à La Fermitage, un centre de chamanisme transculturel facilité par les chevaux. Peggie Gosselin, l’une des propriétaires et fondatrices du centre, nous accueille un après-midi de l’été des Indiens (l’un des derniers, nous pensons toutes les trois), entourées d’animaux de la ferme : de poules, de chevaux, évidemment, et, curieusement, d’un lama. Le temps passe et, plongées dans une atmosphère paisible, nous passons l’après-midi au soleil, au milieu de la nature et des animaux, à découvrir ce qui nous a amenées là, à discuter et à échanger plus que des connaissances intellectuelles et des savoirs.

Dans un dialogue fluide, entrecoupé de silences et de moments de contemplation, Peggie présente les principes fondamentaux de sa pratique. Basée sur une approche expérientielle, La Fermitage utilise des techniques ancestrales issues du chamanisme interculturel et de la sagesse des chevaux pour favoriser une connaissance directe à partir de l’intuition et de la connexion. Les similitudes avec la pratique artistique sont flagrantes. Florencia nous parle à son tour de ses méthodologies de travail, de cette propension à être attirée par l’inconnu et à oser avancer à l’aveugle par une conviction qui n’est pas d’ordre mental, mais qui vient d’ailleurs. Une écoute d’elle-même qui lui permet de faire confiance au processus et de développer un langage plastique ou visuel qui révèle ce qu’il serait difficile de nommer autrement.

Tout au long de notre passage, la présence des animaux n’est certainement pas neutre. Ils semblent savoir exactement comment, quand et qui approcher. Florencia entre en contact avec eux dès son arrivée. Avec Sweet, une jument qui, après avoir été un cheval de course, porte encore les séquelles de sa vie antérieure. Avec le lama, dont Peggie dit qu’il se prend pour un cheval, et avec un cheval aveugle qui, dès qu’il en a eu l’occasion, s’est approché de Florencia. « C’est lui qui facilite », nous explique Peggie, dont le rôle est de créer les conditions pour que le cheval et la personne puissent être en lien, dans un espace de consentement mutuel, de sécurité et de liberté.

Il est difficile de partir, on voudrait arrêter le temps et prolonger ce bon sentiment. Cependant, la richesse de cette rencontre nous laisse reconnaissantes de ce que nous avons partagé, curieuses et enthousiastes à l’idée d’explorer les possibles.