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Florencia Sosa Rey, « On Horizon and (un)Belonging » (résidence ArtLab 2024-25, recherche sur le terrain // ArtLab residency 2024-25, field research), 2024.
Florencia Sosa Rey, « On Horizon and (un)Belonging » (résidence ArtLab 2024-25, recherche sur le terrain // ArtLab residency 2024-25, field research), 2024.
Florencia Sosa Rey, « On Horizon and (un)Belonging » (résidence ArtLab 2024-25, recherche sur le terrain // ArtLab residency 2024-25, field research), 2024.

Camila Vásquez –

Observaciones y reflexiones de la curadora

Octubre 2024

Enternecedoras. ¿Qué otra palabra podría usar para describir esas niñas y adolescentes que aprenden en castellano danzas folclóricas de América Latina y el Caribe en Quebec? De países que tal vez conocen poco o a los que no han regresado desde hace mucho. Dónde quizás tienen parientes y amistades. Algunas habrán nacido en Quebec, algunas habrán migrado en el vientre materno, otras habrán llegado de la mano de su madre o su padre. Y están también esas que no han estado nunca en esos países que, sin embargo, forman parte de su historia de vida. Pero todas tienen en común que una vez por semana, pueden existir con sus pares en castellano, en una esfera social fuera del ambiente familiar, recibiendo un legado de sus raíces culturales a distancia.

El sonido de la música es estridente. Miguel Gutiérrez, que dirige la escuela Herencia Latina basada en Sherbrooke, les da instrucciones para mejorar las frases que repiten una y otra vez. Están en la etapa de aprendizaje, luego de la cual montarán dos espectáculos. Uno que presentarán en invierno para un público íntimo, y otro, en verano, con el que irán de gira por la región, participando en diferentes festivales y eventos.

“Todo lo que se empieza se termina”, les dice Miguel. Toma una chancla y, en vez de calzarse, se la pone en la mano. Luego se la quita y la sacude, inerte, lánguida, sin tonicidad. Vuelve a introducir la mano en ella para mostrarles cómo concluir un movimiento del brazo sin dejarlo interrumpido, sino que completándolo con fuerza y amplitud. La educación de Miguel es clásica en el mundo de la danza, en el que se exige rigor a las bailarinas, a veces a través del ejemplo y otras a través de la palabra. Una palabra que se impone y se da a entender. Ellas lo escuchan atentamente, diría incluso con cariño, manteniendo esa jovialidad propia de la infancia y la adolescencia.

Cuando Florencia y yo llegamos, durante el calentamiento, las chicas estaban elongando y conversando. Se notaba la complicidad, la cercanía de un grupo que se conoce y se reconoce. Florencia me comentó que a ella le hizo falta tener ese tipo de contexto sociocultural durante su infancia en Montreal. Y yo pienso en cómo me gustaría ofrecerle eso a mis hijos y a mi hija aquí, en la región de Estrie.

Observations et réflexions de la commissaire

Octobre 2024

Attendrissantes. Quel autre mot pourrais-je utiliser pour décrire ces filles et ces adolescentes qui apprennent des danses folkloriques latino-américaines et caribéennes en espagnol au Québec ? De pays qu’elles connaissent peu ou dans lesquels elles ne sont pas retournées depuis longtemps. De pays où elles ont peut-être des parents et des amis. Certaines sont nées au Québec, d’autres ont migré dans le ventre de leur mère, d’autres encore sont arrivées par la main de leurs parents. Et puis il y a celles qui ne sont jamais allées dans ces pays, et qui pourtant font partie de l’histoire de leur vie. Mais toutes ont en commun de pouvoir, une fois par semaine, vivre avec leurs pairs en espagnol, dans une sphère sociale hors du cadre familial, en recevant à distance un héritage de leurs racines culturelles.

Le son de la musique est strident. Miguel Gutiérrez, qui dirige l’école de danse Herencia Latina, basée à Sherbrooke, leur donne des instructions pour améliorer les phrases qu’elles répètent encore et encore. Elles en sont à l’étape de l’apprentissage, à l’issue de laquelle la troupe montera deux spectacles. L’un, en hiver, devant un public intime, et l’autre, en été, avec lequel elles parcourront la région en participant à différents festivals et événements.

« Toute chose commencée doit être achevée », leur dit Miguel. Il prend une babouche et, au lieu de la mettre sur son pied, il la met sur une main. Puis il l’enlève et la secoue, inerte, languissante, sans tonus. Il y remet sa main pour leur montrer comment conclure un mouvement du bras sans le laisser ininterrompu, sans forme, mais au contraire en le complétant avec force et amplitude. L’éducation de Miguel en est une classique dans le milieu de la danse, où l’on demande aux interprètes d’être rigoureux, tantôt par l’exemple, tantôt par la parole. Une parole qui s’impose et se fait comprendre. Elles l’écoutent avec attention, je dirais même avec affection, gardant cette jovialité de l’enfance et de l’adolescence.

Lorsque Florencia et moi sommes arrivées, pendant l’échauffement, les filles s’étiraient et discutaient. On sentait la complicité, la proximité d’un groupe qui se connaît et se reconnaît. Florencia m’a dit que ce genre de contexte socioculturel lui avait manqué pendant son enfance à Montréal. Je pense à mon souhait d’offrir cela à mes enfants, ici, en Estrie.

Florencia Sosa Rey, « On Horizon and (un)Belonging » (résidence ArtLab 2024-25, recherche sur le terrain // ArtLab residency 2024-25, field research), 2024.
Florencia Sosa Rey, « On Horizon and (un)Belonging » (résidence ArtLab 2024-25, recherche sur le terrain // ArtLab residency 2024-25, field research), 2024.